La justice restaurative en réponse aux besoins des victimes directes et indirectes du terrorisme
Graziella FOUREZ
La recherche doctorale, menée conjointement au GREPEC et au CESIR, vise à examiner les alternatives à la justice pénale en vue de répondre aux attentes et besoins réels des victimes du terrorisme.
Dans un premier temps, la recherche vise à examiner les spécificités, les attentes et les besoins des différents types de victimes provoquées par le terrorisme (victimes directes ; victimes indirectes ou vicariantes au sein de la population visée qui peuvent souffrir de réels dommages en répercussion des attentats (troubles psychologiques élevés, répercussions économiques et financières, etc.); victimes des violations des droits de l’Homme commises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme; victimes du phénomène de discrimination et de stigmatisation croissante à l’encontre de la communauté d’apparence arabo-musulmane en réaction aux attentat).
La recherche se concentre donc sur l’opportunité de recourir à la justice restaurative afin de traiter les besoins des victimes directes, mais également des multiples victimes indirectes qui résultent des conséquences sociales, économiques et psychologiques du terrorisme.
Après une analyse des dispositifs légaux et réglementaires mis en place au niveau international et européen afin de répondre aux besoins des victimes du terrorisme, la recherche entend examiner si et comment la justice restaurative peut constituer une réponse innovante et appropriée aux attentes et besoins réels des victimes directes et indirectes du terrorisme. Ce travail se fera sur la base d’une analyse de la littérature et d’une étude de terrain menée au Pays basque espagnol (où des programmes restauratifs ont été mis en place en réponse au terrorisme de l’ETA).
Après avoir examiné les spécificités de la stratégie terroriste et de sa production victimaire, Graziella Fourez s’est rendue à Donostia (Pays basque espagnol) pour un séjour de recherche à l’Université du Pays basque, sous l’invitation de Gemma Varona (avril-juillet 2019). L’Espagne étant l’un des seuls pays à avoir développé des programmes de justice restaurative en réponse au terrorisme, la doctorante a pu y découvrir une littérature abondante sur son sujet. Cette étude de terrain lui a également permis de mener la première partie du volet empirique de sa recherche auprès des personnes ayant participé aux rencontres restauratives mises en place en réponse au terrorisme de l’ETA. La doctorante clôturera sa recherche par une étude empirique sur les programmes à caractère restauratifs développés en réponse au terrorisme en Belgique.
Durant l’année écoulée, Graziella Fourez a également présenté ses résultats à un colloque international sur la justice restaurative qui s’est tenu à Bilbao, en juin 2019, et à l’école d’été du GERN qui s’est tenue à Ljubljana, Slovénie, en septembre 2019.