Les normativités carcérales à l’épreuve du genre
Olivia Nederlandt réalise une recherche postdoctorale à mi-temps, dans le cadre d’un projet de recherche financé par le FRS-FNRS, obtenu par les professeures Diane Bernard (USL-B) et Marie-Sophie Devresse (UCLouvain).
La recherche porte sur les normativités carcérales à l’épreuve du genre. Ce projet combine une recherche postdoctorale en droit, menée par Olivia Nederlandt à l’Université Saint-Louis – Bruxelles et une recherche doctorale en criminologie, menée par Lola Gauthier à l’UCLouvain.
Le genre fait débat aujourd’hui : on observe une redéfinition voire une reconfiguration de l’usage social des catégories en la matière. Depuis les années 1960, cette mutation semble particulièrement tangible dans le débat public (cf. par exemple les mouvements LGBTQI+ ou la résurgence des féminismes) ; en témoigne l’attention croissante bien que plus récente, dans les milieux scientifiques non spécialisés en études de genre, pour les enjeux d’égalité, de diversité et de reconnaissance. Par rapport à ces mutations, le droit paraît en retard ou du moins en décalage partiel, comme souvent face aux évolutions sociales. Parmi les branches de droit, le droit pénitentiaire présente à cet égard une singularité supplémentaire, due à son objet – l’espace clos de la prison – et liée à sa perméabilité (discutée) aux transformations sociales. Le projet de recherche propose dès lors d’articuler cette double observation – transformation sociale (quant au genre ici) et adaptabilité relative du droit (pénitentiaire ici) – en une question de recherche : que nous révèlent les régimes carcéraux analysés sous l’angle du genre, ainsi que leur décalage (possible) par rapport aux évolutions sociales en la matière, sur le sens des normativités contemporaines ? En identifiant et analysant la prégnance en prison des (mutations des) discours et pratiques sociales relatifs au genre, le projet entend contribuer aux débats scientifiques sur les usages normatifs dans leurs rapports avec les évolutions sociales extra-juridiques, d’une part, et sur le fonctionnement et les objectifs propres de l’institution pénitentiaire, d’autre part.